Philippe Gilbert file chez Lotto-Soudal: un comeback en questions
Passé entre 2009 et 2011 chez Lotto, le Wallon a signé pour trois ans.
- Publié le 20-08-2019 à 07h50
- Mis à jour le 20-08-2019 à 11h38
Passé entre 2009 et 2011 chez Lotto, le Wallon a signé pour trois ans.Le retour de Philippe Gilbert chez Lotto-Soudal n’est pas une réelle surprise puisque nous l’annoncions déjà dans nos colonnes au lendemain du National fin juin. Mais comme le veut la règle, les transferts ne peuvent être officialisés avant le 1er août. C’est désormais chose faite. Le Wallon quittera la formation Deceuninck-Quick fin décembre après trois saisons couronnées de succès pour l’autre formation belge du World Tour avec laquelle il a signé un contrat de trois ans. Mais à 37 ans, certaines questions se posent autour du transfert du Liégeois.
Qu’est-ce qui a motivé son départ de chez Deceuninck ?
On le sait, Patrick Lefevere ne propose jamais de contrat de plus d’un an aux coureurs âgés de plus de 35 ans, même pour un coureur de la trempe de Gilbert. Le CEO de Deceuninck-Quick Step a néanmoins accepté de faire une concession en lui proposant un contrat d’un an assorti d’un an en option. Pas assez pour le Liégeois qui voulait plus de certitudes. "Quand j’ai appris que je ne pouvais prolonger que d’un an dans mon équipe actuelle, il est devenu clair qu’il me fallait du changement."
Plus tôt dans la saison, Lefevere a aussi dû casser sa tirelire pour prolonger Julian Alaphilippe. Pour se le permettre, il a dû se résoudre à laisser partir d’autres leaders comme Gilbert ou Viviani.
Pourquoi lui proposer un contrat de 3 ans à 37 ans ?
Le monde du cyclisme est assez instable. Il est très rare que les coureurs se voient proposer des contrats de plus de deux ans. Alors recevoir un contrat de trois ans à 37 ans, c’est assez exceptionnel. Pour John Lelangue, manager général de la formation belge, le risque de courir l’année de trop ne correspond pas à Philippe Gilbert : "Il a trop de respect pour le champion qu’il est, pour le cyclisme en général et pour l’équipe avec laquelle il roule pour aller faire l’année de trop."
Dans quel rôle l’an prochain ?
Sur ce point-là, John Lelangue est clair : "On ne l’a pas engagé comme capitaine de route mais bien comme leader." Gilbert se sent également comme un leader capable d’apporter beaucoup à l’équipe. "Ces dernières années, j’ai pu observer l’équipe de l’extérieur et je pense qu’elle manquait peut-être d’un leader. Je veux aider l’équipe à évoluer à un plus haut niveau, par mes propres performances, mais également en veillant à ce que mes coéquipiers puissent donner le meilleur d’eux-mêmes." Grâce à son expérience, il pourra aussi guider les jeunes coureurs de l’équipe.
Milan-Sanremo, son dernier objectif ?
Depuis sa victoire sur le Tour des Flandres, Philippe Gilbert s’est fixé l’objectif ambitieux de remporter les 5 monuments, symbolisé par le fameux #Striveforfive. Après sa victoire dans l’Enfer du Nord au printemps, il ne lui manque "que" Milan-Sanremo. Un objectif qui constitue une motivation supplémentaire pour le Wallon mais qui ne sera pas le seul : "Ce serait génial qu’il puisse entrer dans l’Histoire en remportant les 5 monuments. Mais Milan-Sanremo n’est pas la seule belle course de la saison. Il visera aussi les autres monuments, des victoires d’étapes et des maillots de leader sur les Grands Tours ainsi que les championnats du monde", estime John Lelangue.
En terrain conquis ?
Gilbert a déjà travaillé avec John Lelangue chez BMC. Les deux hommes s’apprécient, ce qui a facilité les négociations. "C’est évidemment toujours plus facile quand on se connaît. Il sait comment je fonctionne, je sais comment lui fonctionne", a indiqué John Lelangue. Passé entre 2009 et 2011 au sein de la formation Lotto, Gilbert ne retrouvera aucun coureur de cette époque-là chez Lotto Soudal, hormis Jelle Vanendert (qui n’a toujours pas prolongé). Mais il possède un très bon lien avec Marc Sergeant notamment.
A-t-il déjà en tête sa reconversion ?
Il ne s’en est jamais caché, Gilbert veut continuer à travailler dans le monde du vélo après sa carrière. Certaines rumeurs avaient un temps circulé sur une possible succession de Patrick Lefevere à la tête de l’équipe Deceuninck-Quick Step. Mais pour l’heure, le Wallon est toujours concentré sur sa carrière et n’a rien préparé avec Lotto-Soudal sur un éventuel rôle dans le staff ou le management au terme de ses trois ans de contrat. "Pour le moment, on se concentre sur chaque saison et on a de belles choses à réaliser ensemble dès 2020", a conclu le manager général de la formation Lotto.